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Exposition,Galerie G

50 nuances de gris

Mathieu Schmitt est plasticien. S’il se considère principalement comme sculpteur, il ne s’interdit rien : peinture, photo, dessin, d’installation, son. Découvrez jusqu’au 2 juin son exposition à la Galerie G.

Quel est votre parcours de plasticien ?

L’art a toujours été présent depuis l’adolescence à travers le dessin. J’ai d’abord fait des études techniques et scientifiques, de l’ingénierie réseau informatique et systèmes multimédia. Au départ, je voulais m’orienter vers un métier avec un côté visuel comme webdesigner ou graphiste. C’est un peu par hasard que j’ai intégré l’Ecole des Beaux-arts de la Villa Arson et j’en suis sorti en 2009.

Votre exposition s’intitule Eigengrau, qu’est-ce que cela signifie ?

C’est un mot allemand intraduisible. En l’absence de lumière, notre œil ne peut pas voir de noir. Il en résulte cette espèce de gris foncé, un peu vibrant, qu’est l’eigengrau. Le gris est une couleur qui me plaît, qui m’inspire beaucoup… C’est un bruit constant qui permet de s’imaginer plein de choses. C’est ça que je recherche à travers mes pièces, que le spectateur s’implique et essaie de percevoir ce qu’il souhaite.

Il partage avec nous ses œuvres entretiennent avec le visiteur une interaction, qui fait de lui un spectateur.

Parlez-vous de quelques-unes de vos œuvres… D’abord, Les intérieurs.

Il y a deux façons de voir les pièces. De loin, car ce sont des images tramées. Sur chacune, il y a aussi l’incrustation d’une image plus petite qui force le spectateur à s’approcher pour porter son attention sur les détails de leur réalisation. Ce n’est pas un aplat, c’est un traitement en volume. C’est ce qui m’intéresse, de parler peinture mais en tant que sculpteur.

 Les vases

Ce sont des vases cassés et réparés, inspirés de l’art japonais des Kintsukuroi, la réparation de céramiques avec de l’or, pour sublimer la blessure. Cela symbolise qu’une chose ou qu’une personne est beaucoup plus belle avec son histoire. Je suis quelqu’un qui adore résoudre des problèmes. Là, je m’en crée pour avoir à les résoudre puisque selon la forme du vase et la façon dont il a été cassé, je vais le réparer en imaginant un système mécanique ou de petites astuces.

Les impressions 3D

C’est une pièce inédite que je n’ai jamais montée jusque-là. Ce sont des abris. Le matin dans mon atelier, je me donne 5 minutes pour me créer un abri. J’ai un casque de réalité virtuelle et un programme de sculpture virtuelle. Je crée des formes autour de moins que j’imbrique, duplique, assemble… Et quand mon minuteur sonne, je m’arrête et j’imprime cette forme à échelle réduite. J’ai une fascination pour les cabanes et la notion de prototype. On peut parler de fonctionnalité et même de fictionnalité.