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Galerie G

Virginie Sanna

Jusqu’au 17 avril vous pouvez retrouver l’exposition de Virginie Sanna à la Galerie G. Rencontre avec cette artiste singulière …

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours artistique ?

Je suis née et j’ai grandie à Ajaccio. J’ai d’abord suivie une année de prépa à la Villa Thiole à Nice. Passionnée par la photographie, j’ai ensuite suivie le chemin de la création picturale à l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Toulon. Diplômée de l’ESADTPM, j’ai envisagé très tôt une approche conceptuelle et analytique en m’orientant vers des œuvres abstraites et sérielles à tendance géométriques. Depuis j’explore le potentiel d’un art né de protocoles générés par intelligence artificielle en réduisant les interventions subjectives et je rends perceptibles les choix qui déterminent la réalisation d’une œuvre.

Que présentez-vous au public dans votre exposition ?

Lors de l’exposition “Think Outside The Box“ à La Galerie G, je présente dans l’ensemble, autant des œuvres récentes que des peintures issues des toutes premières recherches sur mon travail, qui résonnent entre elles et sollicitent un aller-retour entre protocoles et interventions de l’artiste. À travers les peintures, dessins et photographies, l’exposition propose une lecture : les yeux passent d’une image à l’autre, d’un médium à l’autre, d’une période à une autre, comme s’il était possible de voir une continuité et une cohérence. J’ai un mode de production artistique qui se caractérise par la volonté de réduire les interventions subjectives et rendre perceptibles les choix qui déterminent la réalisation d’une œuvre. La ligne, la grille, la trame, ou le carré, apparaissent comme le meilleur moyen d’opérer cette réduction et c’est cette obsession géométrique qui anime mon travail. Plus le vocabulaire est limité et plus le geste est lisible.

Quelles sont vos inspirations ?

Dans ma création artistique, je pense que je me sens proche des artistes qui s’approprient les matériaux et les procédés de création que la technique met à leur disposition. Des artistes qui acquièrent la volonté d’objectiver le mécanisme de la création et qui est, elle, annonciatrice de l’art conceptuel. Des artistes conceptuels, comme Lawrence Wiener, François Morellet, Sol Lewitt, qui ont travaillé sûr de nombreuses expériences artistiques à base d’instructions. Mais aussi des artistes comme Robert Ryman, Agnes Martin, Ad Reinhardt, qui se concentrent sur les particularités pour parler de la matière en tant que sujet.

Qu’avez-vous envie de transmettre aux visiteurs ?

À travers cette exposition, j’envisage un moyen d’entraîner le spectateur dans une expérience sensorielle et méditative, d’attirer son attention vers ce qui suffit à définir la peinture ou bien chaque médium que j’utilise. Il n’est pas nécessaire que le visiteur comprenne les concepts de mon travail. Une fois l’œuvre finie, sa perception échappe à mon contrôle, à chacun sa compréhension. L’important est de regarder le travail et de le voir à travers la matière, les caractéristiques et les spécificités du médium. D’ailleurs, mes toiles sont riches de ma singularité, des traits de pinceau issu du geste appliqué sur la toile. Le rapport du corps agissant, peignant, au temps est très présent dans mon travail. C’est en ayant son premier contact avec mon travail, que le spectateur vit cette expérience visuelle face à la peinture et découvre et surtout ressent les actes.